proposé par l’association

 

Le samedi 9 octobre à 20 heures 30, en l’église Saint Martin de Grosrouvre, dans le cadre des Journées Ravel 2021

 

Jérôme Corréas au clavecin, dirigera son ensemble « Les Paladins«  avec Jean-François Lombard et Jordan Mouaissia, ténors,

Andreas Linos, basse de viole, Benjamin Narvey, théorbe.

Au programme un portait musical de François Couperin, compositeur baroque français cher à Maurice Ravel. Concert de musique baroque où nous pourrons apprécier l’interprétation résolument théâtrale de ce magnifique ensemble.

Programme – François COUPERIN

2ème concert royal : prélude

1ère leçon de ténèbres pour le Mercredi saint

2ème concert royal : Air contrefugué

1ère leçon de ténèbres pour le Mercredi saint (suite)

2ème concert royal : Allemande fuguée

2ème leçon de ténèbres pour le Mercredi saint

2ème concert royal : Air tendre

2ème leçon de ténèbres pour le Mercredi saint (suite)

2 pièces pour clavecin : Les Moissonneurs, Les Barricades mystérieuses

3ème leçon de ténèbres pour le Mercredi saint

1er concert royal : Gavotte

3ème leçon de ténèbres pour le Mercredi saint

 

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Succès remarquable pour ces 25èmes journées Ravel : notre église était comble et les spectateurs,

manifestement ravis, ont remercié les concertistes par des applaudissements très chaleureux.

 

 

François Couperin

Né à Paris, le 10 novembre 1668 ; mort à Paris, Le 12 septembre 1733. Membre de la plus illustre dynastie française de musiciens, il fut le fils et le neveu de Charles et de Louis Couperin, organistes de l’église Saint-Gervais à Paris. Exceptionnellement doué, il succéda précocement à son père à cette même tribune : il n’avait que onze ans ! L’intérim fut assuré par Michel-Richard Delalande, tandis que le jeune Couperin se perfectionnait dans son art auprès de l’organiste Thomelin. Nommé titulaire de l’orgue de Saint-Gervais en 1689, il consacra ses premières œuvres connues à son instrument : ses deux Messes d’orgue ont été publiées l’année suivante. Artiste discret et réservé, il accéda néanmoins, dès 1693, aux plus hautes charges à la cour de Versailles : successeur de son maître Thomelin à l’orgue de la Chapelle royale ; maître de clavecin et de composition du duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV ; maître de clavecin de plusieurs bâtards royaux ; survivancier de d’Anglebert fils comme claveciniste royal. Au service de Louis XIV, Couperin s’’épanouit pleinement dans le domaine de la musique religieuse et produisit quelques-uns de ses chefs-d’œuvre. Il n’aborda cependant jamais l’opéra. Pour l’abbaye de Longchamp, il composa ses admirables Leçons de ténèbres, – sa plus belle création dans le genre de la musique sacrée. Après 1715, il abandonna la musique d’église pour se consacrer à l’art instrumental : quatre livres de pièces de clavecin et plusieurs volumes de musique de chambre allaient se succéder. Cette période de maturité fut la plus féconde de sa vie, mais, fatigué, Couperin dut abandonner sa chaire d’organiste de Saint-Gervais à son cousin Nicolas en 1723. En 1730, trois ans avant sa mort, il céda sa charge d’organiste et de claveciniste de la cour à sa fille cadette, Marguerite-Antoinette, sa survivancière. « J’espère que ma famille trouvera dans mes portefeuilles de quoi me faire regretter, si les regrets nous servent à quelque chose après la vie ; mais il faut du moins avoir cette idée pour tâcher de mériter une immortalité chimérique où presque tous les hommes aspirent », écrivit-il à la veille de sa mort. Couperin a atteint des sommets dans sa musique de chambre, qui, réunie en de nombreux recueils, couvre à peu près toute sa carrière. Avec ses premières Sonates en trio, écrites au cours des années 1690-1695, le compositeur inaugura un genre encore inconnu en France ; avec ses pièces de maturité, il parvint à un très haut degré de délicatesse et de raffinement.

 

Leçons de ténèbres

« Les leçons de ténèbres pour le Mercredi saint » ont été écrites par François Couperin pour les liturgies de la semaine sainte de 1714 à l’abbaye de Longchamp. Elles reprennent le texte des lamentations de Jérémie, issu de l’Ancien Testament où le prophète déplore la destruction de Jérusalem par les Babyloniens. Dans la tradition catholique, elles symbolisent la solitude du Christ abandonné par ses apôtres.

D’autres compositeurs français comme Jean-Baptiste Gouffet, Michel Lambert, Joseph Michel, Charles-Henri de Blainville, Nicolas Bernier, Joseph Meunier d’Haudimont, Michel Corette ont écrit leurs propres leçons de ténèbres, les plus connues étant celles de Marc-Antoine Charpentier (plus de 50 pièces), de Jean Gilles, de Michel-Richard Delalande. À l’étranger, on peut citer celles de Tomäs Luis de Victoria en Espagne, de Thomas Tallis en Angleterre, et de Carlo Gesualdo en Italie, pour la période Renaissance.

Celles de François Couperin sont au nombre de trois, écrites pour des religieuses de l’abbaye royale de Longchamp, alors connues comme talentueuses musiciennes. Le compositeur en aurait composé, au moins partiellement, six autres : trois pour le Jeudi saint et trois pour le Vendredi saint. Ces six dernières n’ayant jamais été éditées, elles ne nous sont malheureusement jamais parvenues.

Concernant celles du Mercredi saint, les deux premières font appel à une voix seule, cependant que la troisième, écrite pour deux voix de dessus, est regardée par les musicologues comme l’un des sommets de l’art vocal de l’époque baroque. Dans cette dernière, les deux voix se mêlent en de somptueuses vocalises, appogiatures, ornements, et dissonances, tout en demeurant dans une atmosphère de recueillement.

 

Second livre de pièces de clavecin

Le Second livre de pièces de clavecin de François Couperin paraît probablement en 1716. C’est le seul livre parmi les quatre de ce compositeur dont on ne connaît pas précisément la date de première publication. On la situe chronologiquement entre les deux premières éditions de son traité, L’Art de toucher le clavecin, respectivement 1716 et 1717, d’après sa préface. Dans cette préface, Couperin expose longuement les diverses raisons qui l’ont empêché de publier le Second Livre aussi tôt qu’il l’avait prévu, notamment la publication du dit traité, et le souhait de ne pas gêner la parution du Quatrième livre de pièces de viole de Marin Marais, faisant appel au même graveur.

Composé après la mort de Louis XIV, ce livre marque l’affranchissement du style de Couperin, qui n’est plus bridé par les préférences du roi, plutôt traditionnaliste : il commence, de façon plus ou moins régulière, à grouper ses pièces par affinités. À son habitude, toutes les indications d’interprétation (en français) sont Dartbis très détaillées, par exemple Mesuré, sans lenteur, Tendrement, légèrement et lié, d’une légèreté gracieuse et liée etc.

Le recueil comprend sept ordres (numéros 6 à 12), soit 31 pièces d’importance inégale. Le 6e ordre, en Si bémol Majeur, est d’atmosphère enjouée et bucolique : Les Moissonneurs, Les Langueurs Tendres, Le Gazouillement (Rondeau), La Bersan, Les Baricades mistérieuses (sic, Rondeau), Les Bergeries (Rondeau), La Commère, Le Moucheron. Certaines sont parmi les plus connues de Couperin.

Les Baricades mistérieuses sont une pièce emblématique du style brisé ou style luthé propre à l’Ecole française de clavecin ; on ne connaît pas le sens de ce titre particulièrement « sibyllin », mais Norbert Dufourcq l’explique par le heurt entre elles des notes « retardées, prolongées » dans un chant « d’un charme et d’une tristesse infinis » ; à moins qu’il ne faille y voir plus simplement une allusion à la périphrase précieuse désignant les cils, aux sonneries de cloches de Paris (conférence de Bertrand Porot organisée par l’association Clavecin-en-France le 19 mars 2017), ou encore à la fabrication du vin (et plus précisément au foulage du raisin).

 

Les Paladins, direction Jérôme Correas

En 1760, Jean-Philippe Rameau compose Les Paladins, ultime chef-d’œuvre de l’esprit baroque français, délibérément placé sous le signe de la fantaisie et de l’imaginaire. C’est dans cet esprit que Jérôme Correas fonde en 2001 son ensemble vocal et instrumental qui explore principalement le répertoire musical dramatique italien et français des XVII® » et XVII » siècles. L’interprétation des Paladins est résolument théâtrale. Grâce à sa double formation de chanteur et de claveciniste, Jérôme Correas développe un style et un son particuliers. C’est là toute la genèse du travail sur le « Parlé-Chanté » qui caractérise nombre des projets de l’ensemble, en particulier l’opéra italien du XVII »: siècle et l’opéra-comique : approche interprétative fondée non sur l’écriture seule de la partition mais sur la recherche de libertés expressives et théâtrales liées à la langue et à ses rythmes, travail sur le rubato, l’improvisation, la réflexion sur les couleurs de la voix et de l’instrument, le passage de la voix chantée à la voix parlée… Les Paladins se produisent régulièrement en France (Théâtre des Champs-Elysées, Théâtre du Châtelet, Philharmonie, Théâtre de l’Athénée, opéras de Nice, Reims, Rennes, Metz, Massy, Fondation Royaumont, Festival de La Chaise-Dieu, d’Ambronay) et à l’étranger, notamment aux Etats-Unis, au Japon, dans les grands festivals en Europe.

Parmi les événements scéniques marquants de ces dernières années, citons la recréation de La Fausse magie, opéra-comique de Gretry avec la Fondation Royaumont, les opéras de Metz, Rennes et Reims avec une mise en scène de Vincent Tavernier, Le Couronnement de Poppée de Monteverdi avec l’Arcal, mis en scène par Christophe Rauck, salué par la critique et représenté 44 fois. En 2011, Les Paladins recréent le premier opéra donné en France : L’Egisto de Mazzocchi et Marazzoli (Fondation Royaumont et théâtre de l’Athénée), mis en scène par Jean-Denis Monory ; suivent Le Retour d’Ulysse dans sa patrie de Monteverdi avec l’Arcal, mis en scène par Christophe Rauck, Les Indes Galantes de Rameau (mise en scène Constance Larrieu) mêlant chanteurs et marionnettes et poursuivant le travail de rencontre avec d’autres modes d’expression artistique. Les Paladins créent ensuite « Molière à l’Opéra », spectacle retraçant la collaboration entre Molière et Lully et dont l’enregistrement a paru en 2016.

En 2017, Les Paladins ont créé deux nouveaux spectacles : Viva Espana, au CDBM du Perreux, avec la chorégraphe Ana Yepes, voyage musical et chorégraphié à la recherche des danses et musiques du Siècle d’Or espagnol ; et l’opéra de Monteverdi Le Combat de Tancrède et de Clorinde, au Théâtre de Cornouaille, Scène Nationale de Quimper, avec le metteur en scène Dan Jemmett. Ces deux dernières créations sont en tournée en 2018 et 2019.

En janvier 2019, Les Paladins ont créé au Théâtre-Sénart, Scène Nationale de Lieusaint, l’opéra de Georg Friedrich Haendel Amadigi, dans une mise en scène contemporaine de Bernard Levy, centrée autour de la vidéo. Le spectacle aura été représenté 14 fois tout au long du 1er trimestre 2019.

Début novembre 2019, Les Paladins créent au Théâtre de Corbeil Le Code Noir, opéra-comique de Louis Clapisson, dans une mise-en-scène de Jean-Pierre Baro. Œuvre « oubliée » depuis sa création en 1842, Le Code Noir aborde dans une scénographie et une adaptation contemporaines, le toujours d’actualité sujet de l’esclavage. Du jamais vu à l’Opéra !

Les Paladins ont enregistré une dizaine de disques récompensés à de nombreuses reprises : Cantates de Haendel avec Sandrine Piau, Lamentations de Porpora avec Karine Deshayes (Arion), « Les Serpents de feu dans le désert » de Hasse, « Soleils baroques », sur des musiques de Luigi Rossi et Marco Marazzoli (Ambronay), Jephté de Carissimi, L’Ormindo de Cavalli (Pan Classics), « Tenebris » (Cyprès), « Le triomphe de l’amour » avec Sandrine Piau (Naive), « Molière à l’opéra » (Glossa).

Leur dernier opus Leçons de Ténèbres de Couperin, dans une version inédite pour deux haute-contres, enregistré à la Fondation Royaumont, est sorti en novembre 2018 sur le label En Phases (distribution Outhere). Les Paladins ont enregistré en octobre 2020 un nouvel album avec Sandrine Piau, autour des grandes héroïnes d’Haendel (Alpha).

 

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