Une campagne de restauration

cathechisme-avant-restauration

La technique employée est celle de la peinture «à sec», une peinture à l’huile passée sur un enduit de chaux ou, par endroit, de plâtre. La principale cause d’altération de ce décor est l’humidité. Dans le cas de Grosrouvre, la porosité des murs extérieurs de l’église a entraîné un très fort taux d’humidité associé à d’importantes infiltrations d’eau. Ce phénomène a eu une double action néfaste sur l’ensemble du décor :

  • Désagrégation de la couche picturale : certaines parties deviennent pulvérulentes, se détachent du support en formant des poches et les efflorescences de cristaux et de sels solubles opacifient par endroit la pellicule peinte.
  • Prolifération de micro-organismes entraînant à terme une altération des couleurs et la chute de zones entières du décor.

L’étude microbiologique, entreprise en 1992, a permis d’identifier plusieurs types de micro-organismes contaminant ces peintures. Durant les mois d’été 1994, les mesures curatives et préventives ont été réalisées sur l’ensemble du décor peint (environ 300 m²) à l’aide d’une solution fongicide en trois applications consécutives.

cathechisme-apres-restauration

Une analyse microbiologique des surfaces traitées a été effectuée plusieurs semaines après, afin de vérifier le bon déroulement de la désinfection. La restauration du décor se poursuivra par un refixage des couleurs et une consolidation des enduits. Un travail de longue haleine, qui nécessitera pour certaines zones, lorsque la peinture forme des poches importantes, des injections de caséate de chaux et même parfois une dépose. La dernière opération consistera à nettoyer l’ensemble et à reconstituer le décor peint et les accidents. Des mesures d’assainissement de l’église, programmées dans les mois qui viennent pourront garantir la pérénnité de la restauration et la bonne conservation future de ce décor peint exceptionnel.

Roger CARLI

Peintre restaurateur agréé par les Musées de France et les Monuments Historiques.

frais
Coût et financement : les travaux de restauration des peintures murales entrepris à partir de 1991 se sont échelonnés sur 4 campagnes successives et se sont terminés en 2008 par la remise en état du Narthex. Le coût total de l’opération a été de 876 000 Francs soit 133 000 € et a été couvert selon la répartition suivante :
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